Par Irène Knodt, psychologue spécialisée en autisme.
De l’importance d’un bon rituel
Je rappelle qu’un suivi par un spécialiste est nécessaire pour le long terme.
Vos enfants ont besoin de rythme régulier pour faire tomber leurs angoisses. Un enfant autiste que l’on laisse sans repère, sans structure, c’est comme si on vous mettait sur une barque qui tangue au milieu de l’océan… Ce ne serait pas possible d’être rassuré.
Le soir n’hésitez pas à respecter le même rituel tous les jours. Il n’y a aucun rituel stupide s’il fonctionne. Il est clair qu’il ne peut pas être dangereux. Après le confinement vous pourrez envisager de le faire évoluer mais pas pendant cette période difficile.
Il est important de préparer la mise au lit. Une heure avant, on prévient : dans une heure (on montre où sera la petite aiguille) tu vas aller au lit. On coupe tous les écrans … on peut chanter, jouer un jeu de société coopératif mais pas où il y a des perdants…, on peut aller un peu dehors, ou prendre un bain chaud…ou boire une tisane…
1/4 d’heure avant d’aller au lit (montrer la grande aiguille) on se prépare , on met le pyjama calmement, on brosse les dents, on met la couche si nécessaire. A l’heure fixée on va au lit (pas le choix)
L’idéal c’est de lire ou raconter la même histoire gentille ou chanter la même chanson, sans histoire énervante… l’enfant verra si on change une virgule … ne changez rien. Si vous avez fait une erreur , c’est votre faute recommencez…
La plupart aime être bien couvert, même en été (on peut même fabriquer des couvertures lestées ), la plupart aime avoir un lumière légère …
Vous lui laissez deux bons d’appel (ça peut être deux objets) et il ne peut vous faire venir plus de deux fois… (ça ne marchera pas la première fois et il risque de faire une crise mais comprendra très vite) Si le matin il n’a pas crisé vous le félicitez exagérément.
Si vous voulez le récompenser d’une bonne nuit montrez lui l’image de ce qu’il aura le matin.
Pour les autites verbaux
Leur mémoire les fait souffrir le soir car ils ruminent ce qui s’est passé pendant toute leur vie comme si un disque fou prenait possession de leur cerveau . Il faut trouver un disque nouveau à mettre à la place. Par exemple on raconte le soir une histoire qui a été amusante dans leur vie et ils doivent se la raconter en boucle , ou faire des tables de multiplication (mais de préférence sur un seul chiffre) , ou lire une liste de mots avant de dormir et essayer de s’en rappeler dans l’ordre sans s’énerver … pour s’obliger à penser à autre chose et obliger le cerveau à se mettre sur un autre rythme.
Bon sommeil… enfin il n’y a pas de miracle (mon fils n’a pas dormi pendant des années: les cordonniers sont les plus mal chaussés mais maintenant il dort d’une heure précise à une autre heure précise ).
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