Par Irène Knodt, psychologue spécialisée en autisme.
Beaucoup de parents d’enfants autistes et handicapés ont de réels problèmes alimentaires pour le moment avec le confinement :
1. Pour les boulimiques qui cherchent la nourriture désespérément et ne s’arrêtent pas. N’hésitez pas à mettre sous clé. Ne vous culpabilisez pas. A comportement différent, attitude différente. Si possible : fermer la cuisine à clé.
2. Aux repas, mettre la quantité qu’il peut manger et pas plus devant lui (l’idéal est de lui mettre un plateau car cela limite son territoire repas : vous pouvez coller avec lui sa photo ou quelque chose qui le passionne. Ce plateau ne sert à personne d’autre). Lui mettre une demi portion sur une assiette et l’autre demi portion sur une autre assiette. Il sera prudent de mettre des assiettes en plastique car il risque la première fois de ne pas être content. Mais il ne faut surtout pas céder car prendre du poids n’est vraiment pas l’idéal pour son équilibre pour le moment. S’ils respectent une assiette puis l’autre, offrir un dessert (à chaque repas s’il le faut , donc en petite quantité)
3. Pour ceux qui ne mangent de rien. En général ils aiment la soupe ou les purées. N’hésitez pas à ajouter dedans les protéines nécessaires mais en petite quantité. Une cuillerée à soupe de poulet est suffisante. Rendre le repas très agréable (pas de bruit, pas de sollicitations répétitives qui bloquent son envie de manger) (puis lire point 4)
4. Pour ceux qui ont des goûts très particuliers… il faut prévoir un confinement plus long et une difficulté de trouver les choses. Faire chaque jour un apprentissage “nouveauté bizarre” en dehors des repas. Un apprentissage nourriture se fait comme activité et pas aux repas… on généralise une fois qu’on est sûr que ça marche. Par exemple céréales x. Apprendre à manger une cuillerée à café d’une autre céréale et si l’enfant est verbal lui faire décrire le goût, s’il est non verbal lui faire montrer : rouge mauvais, orange passable ou vert bon. Je sais que c’est un travail de longue haleine mais là on est dans l’urgence. Vous verrez ça marche.
5. Ceux qui ne mastiquent pas, continuer les exercices “je mange une chose dure par jour” genre saucisson, pomme, carotte, et de nouveau en dehors des repas. L’apprentissage nourriture en dehors des repas.
6. Boisson : ceux qui n’aiment pas, ils doivent boire. Mettez la quantité à boire par jour soit dans une cruche à leur nom, une bouteille décorée, et il doit boire à heures fixes.
7 Boisson bis : ceux qui boivent trop ne peuvent pas boire plus de 2 litres par jour alors là, mettre des petits gobelets. Ne pas les laisser boire à la bouteille ou dans de grands verres car ils vont jusqu’au bout.
8. Pour vous tou(te)s … mangez car il faudra tenir longtemps me semble-t-il… Mais vous avez bien tenu pendant des années, comme de vaillant(e)s combattant(e)s… une semaine ou deux ou trois ou 10 … alors vous êtes rodé(e)s.
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