2 avril 2024 : Journée mondiale de sensibilisation à l’autisme
Une année est encore passée et quelles sont les avancées en matière d’autisme en Belgique ?
En cette fin de législature et à la veille des élections régionales, fédérales et européennes, qu’ont fait nos gouvernements régionaux et fédéraux pour l’autisme alors que les récentes directives européennes incitent les pays membres à respecter et implémenter les droits des personnes autistes sur leur territoire ?
Le bilan est maigre, voire inexistant.
Aujourd’hui, en Belgique francophone, les centres de diagnostic sont débordés de demandes et affichent de longs mois d’attente.
Les services d’aide précoce et les centres de revalidation ambulatoire affichent complet pendant des années et n’ont souvent pas la formation pour accompagner au mieux nos enfants.
Les bonnes pratiques recommandées par les instances nationales (KCE et Conseil Supérieur de la Santé) et internationales ne sont que très peu connues dans la partie francophone du pays encore sous l’influence délétère des pratiques à référence psychanalytique. Beaucoup de familles habitant la région de Bruxelles s’adressent par ailleurs à la Flandre.
L’enseignement spécialisé non inclusif reste la solution la plus fréquente pour nos enfants et les aménagements raisonnables ne sont que peu utilisés dans une école qui change pourtant, mais qui n’a pas prévu l’inclusion des enfants autistes dans le cadre des pôles territoriaux.
Beaucoup d’adultes plus sévèrement atteints par l’autisme cumulent des sur-handicaps éducatifs acquis pendant l’enfance et l’adolescence par manque de formation des professionnels. Condamnés souvent à une vie en institution, lorsqu’une place se libère, ils ne connaîtront jamais la liberté de choisir leur mode de vie, leur logement, leur travail, ils ne connaîtront jamais l’inclusion sociale.
Est-ce que pour les années à venir, c’est cela que la Belgique préconise encore et toujours pour l’autisme ?
Le sursaut des politiques et le salut viendront-ils des parents ?
Les associations de parents se mobilisent et interpellent les politiques sur des dossiers brûlants comme le non remboursement de la logopédie.
Elles organisent elles-mêmes des formations aux bonnes pratiques auxquelles s’inscrivent aussi des enseignants et des logopèdes.
Les parents déposent des pétitions et des interpellations dans les parlements et sont auditionnés, ils se forment aux bonnes pratiques éducatives et connaissent souvent bien mieux l’autisme que les professionnels qui suivent leurs enfants.
Mais beaucoup de parents vivent des situations de vie trop complexes et difficiles que pour pouvoir garantir seuls un accompagnement efficace à leurs enfants, les aidants proches ne sont pas rémunérés pour le suivi qu’ils assurent au jour le jour d’un enfant ou un adulte dépendant.
En cette veille d’élections, notre message est adressé au monde politique. Reveillez-vous ! Prenez à bras le corps l’accompagnement de l’autisme qui touche aujourd’hui 1 enfant sur 60 !
Nous attendons vos programmes politiques, vos engagements au gouvernement.
Nos enfants autistes ont des droits, respectez-les !