Lors de la commission Mobilité de la Chambre des représentants, le ministre fédéral à la Mobilité, Georges Gilkinet (Ecolo), a dû répondre aux questions de deux députés concernant l’accessibilité de la gare d’Anderlecht.
La gare d’Anderlecht a été inaugurée en décembre 2020, mais il n’est cependant pas possible pour les personnes à mobilité réduite (PMR) de monter dans les trains, faute d’assistance disponible. Cette nouvelle avait d’abord été vivement critiquée par le CAWaB, puis diffusée sur notre blog sous la forme d’une campagne vidéo.
Alors qu’avait lieu la commission Mobilité du parlement fédéral, deux députés fédéraux, Sophie Rohonyi (Défi) et Josy Arens (cdH), ont profité de l’occasion pour poser deux questions au ministre Gilkinet :
- Dans le cadre de vos ambitions affichées et de vos promesses sur le développement du rail, qu’envisagez-vous afin de rendre les gares du pays et les montées dans les wagons plus accessibles aux PMR ? (Josy Arens)
- Une évaluation est-elle prévue dans les prochains mois afin d’examiner la possibilité d’assistance pour les personnes en fauteuil roulant au sein de la nouvelle gare d’Anderlecht ? (Sophie Rohonyi)
La réponse du ministre Gilkinet :
La situation de départ dont j’hérite est variable et (…) tout, sauf optimale. C’est le résultat d’années de non-investissement auxquels je veux bien répondre, mais pour lesquels les responsabilités passées doivent être bien identifiées.
Georges Gilkinet
Georges Gilkinet rappelle que la SNCB a respecté le cahier des charges en matière d’accessibilité, tout en reconnaissant que la gare ne “dispose pas d’un service d’assistance permanent“. Le ministre rappelle l’ambition de la SNCB de “doubler le nombre de gares accessibles aux personnes à mobilité réduite en cinq ans pour passer d’abord à 150 puis à 250 gares accessibles“.
Pour le ministre, la solution est simple : “Les voyageurs qui souhaitent bénéficier d’une assistance peuvent s’adresser à tout moment à Bruxelles-Midi qui est à proximité et où toutes les facilités sont disponibles.“
Nous estimons que la réponse de Georges Gilkinet aux députés Rohonyi et Arens est incomplète et insuffisante. Le CAWaB avait très bien rappelé à ce sujet qu’il suffisait aux accompagnateurs de train d’être habilités à déployer la rampe de leur train, ce qui permettrait aux PMR de voyager sans avoir à réserver plusieurs jours à l’avance.
Par ailleurs, suggérer aux PMR de se rendre à la gare du Midi pour bénéficier d’une assistance personnelle est une solution qui contourne le problème en niant la discrimination faite aux personnes avec handicap. La gare d’Anderlecht est située à 4,3 kilomètres de la gare du Midi, soit 50 minutes à pieds pour une personne valide ! Une personne à mobilité réduite pourrait prendre un bus de la ligne De Lijn, mais pas de chance : l’arrêt de bus le plus proche de la gare d’Anderlecht n’est accessible qu’avec assistance… Pour accéder à la gare du Midi, une personne à mobilité réduite devrait prendre le métro au CERIA, changer à la Gare de l’Ouest, pour seulement ensuite se diriger à la gare du Midi, tout en s’assurant, évidemment, que chaque ascenseur soit en service – soit un périple de plus d’une heure et demie (au lieu de 20 minutes). Bref, un chemin semé d’embûches que le ministre de la mobilité estime normal pour les PMR…
Actuellement, il n’y a que 78 gares accessibles aux PMR. Pour rappel, le droit à l’accessibilité pour les PMR est rappelé par la charte des droits fondamentaux et le règlement européen 100/2014.
Pas d’accessibilité pour la nouvelle gare d’Anderlecht !
