Nous venons tout juste de recevoir les vœux de la SNCB ! Un léger retard est à prévoir, mais ne nous plaignons pas, la bienséance nous autorise à souhaiter la bonne année jusqu’au 31 janvier.
C’est par un article du Conseil National Supérieur de la Personne Handicapée (CNSPH) que nous avons appris ce matin la triste nouvelle : la très attendue voiture M7 ne sera pas accessible aux personnes handicapées. Le CNSPH avait déjà rédigé un Avis le 23 décembre 2019 avec pour objectif de mettre en garde la SNCB sur le manque d’accessibilité de ces voitures.
Et le problème est de taille : les quais des gares belges n’ont pas tous la même hauteur, comme c’est en revanche le cas aux Pays-Bas, au Luxembourg ou en Allemagne. En Belgique, il existe jusqu’à 3 hauteurs différentes de quai, ce qui empêche l’achat de voitures accessibles sur tout notre territoire. Il n’y a par ailleurs pas de modèle unique de voitures. Or, ces différences posent de gros problèmes d’accessibilité car il est impossible pour une personne à mobilité réduite de savoir si son train sera accessible ou non. Les trains ne sont, certes, pas inaccessibles en soi, mais une personne à mobilité réduite est obligée de demander de l’aide pour monter dans un train peu accessible, ce qui demande une logistique différente (surtout pour les petites gares !) Et nous vous laissons imaginer les difficultés pour un aidant-proche de faire monter une personne handicapée de grande dépendance dans ces trains. Bien souvent, ces familles préfèrent prendre la voiture.
Bref, les personnes à mobilité réduite peuvent aujourd’hui se réjouir. Avec les nouvelles voitures M7, la SNCB vient de leur offrir 30 années de dépendance et d’inaccessibilité relative. Car, en plus de coûter très cher, leur durée de vie est de plus ou moins 30 ans.
De son côté, la SNCB est très heureuse de voir arriver ces toutes nouvelles voitures. Elle viendrait même d’annoncer la commande d’un nouveau lot de M7, expliquant la réaction du CSNPH. Au GAMP, nous sommes aussi très surpris par ce choix. L’octroi d’un budget pour commander du nouveau matériel roulant aurait dû mener la SNCB à prendre une décision plus responsable, et surtout : plus inclusive. Nous connaissions les habituels retards de 10, 15 ou 30 minutes auxquels nous a habitué la SNCB. Ce que nous ne savions pas, c’est qu’elle accumulait aussi un retard de 30 ans sur son rapport à la clientèle handicapée.