Certaines politiques en matière de handicap se décident aussi au niveau
européen, et notamment dans le cadre de l’application de la Convention des Nations-Unies relative aux droits des personnes handicapées ratifiée par l’Union Européenne en 2011, ainsi que des directives adoptées par celle-ci.
Pour les élections européennes, nous avons donc rédigé un cahier de revendications spécifique que vous pouvez consulter en ligne
Celui-ci est envoyé à tous les candidats des partis politiques belges. Dans ce contexte de sensibilisation, le 7 mai, le GAMP a participé à une rencontre organisée par le BDF (Belgian Disability Forum) avec les candidats européens de différents partis belges francophones et néerlandophones.
Le BDF leur a exposé ses revendications prioritaires et les candidats ou représentants des partis ont fait part de leurs engagements au niveau européen. 10 Partis étaient présents à cette rencontre :
- – CDV, NVA, Groen et Open VLD
pour la partie néerlandophone du pays ;
– cdH, Défi, Ecolo, MR, PS et PTB
pour la partie francophone.
Tous se sont tous accordés sur des thèmes mis en exergue par le monde associatif, comme l’inclusion, l’accessibilité y compris de l’information, la mobilité, le droit de vote pour tous, la directive anti-discrimination à mettre en œuvre, les aides à l’emploi et le respect des quotas, la possibilité d’avoir un réel choix de vie par rapport au logement, l’augmentation des allocations de remplacement de revenu qui ne doivent pas se retrouver sous le seuil de pauvreté, l’assurance autonomie, les aidants proches, l’utilisation des fonds européens (la Belgique est un mauvais élève en la matière à cause de son manque d’inclusion).
Tous les partis conviennent de l’importance d’un « intergroupe handicap » au sein de l’Union européenne pour que ces questions soient prise en compte dans ses politiques.
Nous avons noté très peu de différences par rapport aux engagements de chaque parti, le consensus sur les thématiques évoquées était total. Néanmoins, nous citons ci-après, pour chaque parti, des suggestions ou plaidoyers qui sortent un peu du lot :
- La représentante de la NVA (elle-même en situation de handicap) a insisté sur le droit de vote et le droit à l’emploi des personnes avec une déficience intellectuelle, sur l’inclusion scolaire pour tous dans l’ordinaire et sur les bonnes pratiques.
- La représentante d’Ecolo a cité l’existence d’un réseau des partis verts autour du handicap, sur l’harmonisation des pictogrammes au niveau européen et la nécessité d’une stratégie européenne pour l’autisme.
- Le représentant du PS a cité la notion de « assistant de vie » pour l’accompagnement à domicile des personnes handicapées.
- La représentante du MR a cité le « prix de l’amour » pour les cohabitants et a insisté sur l’accessibilité du Parlement Européen ainsi que sur la consultation effective des associations représentatives.
- La représentante de Défi a incité à « penser handicap » à tous les niveaux, et a plaidé pour la formation des fonctionnaires et pour la protection des données, souvent défaillante lorsqu’il s’agit de personnes handicapées.
- Le représentant du CD&V a insisté sur l’accessibilités des textes européens et a plaidé pour une Europe sociale.
- La représentante de Groen a mis l’accent sur la participation de la société civile et sur le blocage de la directive anti-discrimination.
- La représentante du cdH à parlé de la grande dépendance, de la formation indispensable du personnel soignant, des garderies extra-scolaires pour tous et de l’accès au sport.
- La représentante de l’Open VLD a insisté sur le financement qui suit la personne (au lieu que le financement direct des services et institutions), système adopté par la Flandre il y a 2 ans.
- La représentante du PTB a remis en question la cadre d’austérité de l’Union européenne et a insisté sur la non marchandisation des politiques du handicap, sur la nécessité d’un accès automatique aux droits et sur l’imposition de sanctions en cas de non respect des quotas d’emploi.
Pendant le temps des questions-réponses, les 2 membres du GAMP présents à la rencontre ont, quant à elles, plaidé pour :
- la prise en compte des handicaps plus lourds (grande dépendance) dans la future stratégie européenne après 2020,
- l’utilisation des fonds européens notamment pour la création de petites structures de vie et d’activités de jour,
- la nécessité impérative d’une stratégie européenne pour l’autisme avec priorité au dépistage, diagnostic précoce et interventions intensives par des bonnes pratiques éducatives et comportementales.
A noter enfin que sur 10 représentants politiques, 8 étaient des femmes, et que la même proportion était constatée dans le public associatif présent à la rencontre.