Ce dimanche 10 mars, suite au drame de Liège, le GAMP a participé à l’émission Controverse : « Comment vivre avec un enfant handicapé ? ». Nous remercions RTL TVI, et plus particulièrement l’animatrice de l’émission – Dominique Demoulin – pour avoir mis en exergue le combat quotidien et douloureux des parents d’enfants ayant un handicap lourd. Le grand public est très peu informé de cette problématique aigüe, et il a fallu un drame pour l’amener sous les feux des projecteurs.
Or, en Belgique, les personnes dont le handicap entraîne une réduction importante d’autonomie représentent 3,3% de la population, et celles atteintes de grande dépendance 1,1% ! Face à la détresse des parents, les responsables présents sur le plateau ont manifesté un manque flagrant de vision sur la politique d’accueil et d’aide aux personnes handicapées. La plupart des familles sont laissées sans solutions et ne voient pas le bout du tunnel.
Les politiciens et administrateurs responsables auraient dû réclamer d’urgence davantage de moyens pour faire face à cet appel au secours ! Et bien non ! Leurs réponses tendaient à minimiser l’ampleur du problème et surtout à déresponsabiliser l’Etat, réduit au simple rôle de pouvoir subsidiant d’institutions et services privés ! Ainsi, les directeurs d’institutions ont été contraints de défendre leur droit (légitime) à accueillir des ressortissants français. Et pour cause, car la France se montre bien plus généreuse en matière de subsides journaliers que l’AWIPH (voir la vidéo du 04/03/13 : http://vimeo.com/gamp/visite-ministerielle-a-sart-risbart).
Le message envoyé aux parents fut donc : « Si vous voulez avoir une place pour votre enfant, ouvrez vous-même une institution avec des fonds privés !».
Face à un Etat qui se dédouane aussi facilement de ses responsabilités, nous notons la volonté de la Ministre bruxelloise Evelyne Huytebroeck de faire face, sans langue de bois ni discours lénifiant, au moins aux situations les plus dramatiques. Pour y répondre, elle devra nécessairement trouver des moyens supplémentaires. A situations urgentes, budgets prioritaires.
Dans un pays dont le morcèlement des compétences fait que 6 ministres du handicap se partagent des moyens financiers insuffisants, nous retenons la volonté du Secrétaire d’Etat Philippe Courard de s’engager dans la mise en place d’un « Plan national grande dépendance », et d’en assurer la transversalité des actions.
Une politique moderne du handicap doit viser l’inclusion de toutes les personnes handicapées dans notre société. Elle doit recenser les besoins de chacun, planifier des investissements suffisants et programmer l’ouverture de services adaptés. L’aide spécialisée aux personnes qui ont des besoins plus complexes doit être garantie. Les services existants doivent être en conformité avec les bonnes pratiques reconnues au niveau international.
Nous réclamons de la part de tous les responsables la volonté d’assurer pro-activement le bien- être des citoyens les plus faibles de notre société !
Nous réclamons une politique du handicap digne de ce nom !
Le GAMP,
Bruxelles, le 12 mars 2013