Aujourd’hui, nous célébrons la Journée mondiale de la trisomie 21 ! Confinés pour la seconde fois consécutive, nous profitons de l’occasion pour rappeler qu’en matière de droits, il existe encore de nombreuses discriminations envers les personnes avec trisomie (et handicaps plus largement).
#1 – Le remboursement des soins logopédiques
Pour tout enfant ayant un quotient intellectuel de 86 ou moins, les séances de logopédie ne sont pas remboursées. Ce qui prive de nombreux enfants de leurs soins logopédiques.
Et pourtant, la logopédie est nécessaire et son bien-fondé n’est plus à prouver. Grâce à des accompagnements réguliers et soutenus, l’enfant peut développer son langage et son autonomie. Ne pas octroyer de remboursements pour les soins de logopédie à ces enfants, c’est se résigner quant à leur potentiel et les soumettre à une discrimination infondée.
#2 – L’inclusion scolaire
Pour peu qu’un enfant ne puisse pas s’adapter au rythme et aux exigences de l’école ordinaire, celui-ci sera relégué dans l’enseignement spécialisé. Séparé des autres futurs citoyens, son inclusion dans la société est beaucoup plus difficile.
Et pourtant, une pédagogie adaptée à l’élève avec un suivi individualisé permettrait de garder tous les enfants dans la même école. Cela exige, certes, une “transformation systémique des contenus, méthodes d’enseignement, approches, structures et stratégies en éducation“, avec des attentes différenciées selon les enfants, et l’ajout d’aménagements raisonnables.
Hélas, l’inclusion scolaire reste difficile à installer dans nos régions. La difficulté de mise en place de l’éducation inclusive s’explique par de nombreuses variables comme, par exemple, le faible sentiment de compétence des enseignants, leur manque de formation ou encore le manque de soutien de la part de l’institution. Les études reconnaissent majoritairement les bienfaits de l’inclusion sur le résultat de tous les élèves, qu’ils soient dans des compétences de type lecture-écriture, ou en compétences sociales. L’inclusion bénéficie à tous.
#3 – L’emploi
Sachant que 15 à 20% de la population de 15-65 ans est limitée dans ses activités du fait de problèmes de santé, de maladie ou de handicap (chiffres de l’AVIQ), c’est tout un pan de notre société qui est mis de côté.
Or, la seule perspective d’emploi pour les personnes avec handicap se fait bien souvent par le biais des Entreprises de Travail Adapté (ETA). La Belgique compte 55 ETA, engageant pas loin de 8500 personnes. Mais une pleine et entière inclusion serait de pouvoir être inclus dans l’entreprise de leur choix. Il n’existe d’ailleurs aucune étude relative au taux d’emploi des personnes avec Trisomie 21 dans l’Union Européenne.
#4 – La stigmatisation sociale
Il existe une idée reçue selon laquelle les “personnes avec handicap ne seraient pas sensibles aux moqueries”, notamment pour leur manque de répartie et leur résignation face au harcèlement.
La chronique de Thomas Gunzig l’avait très bien exprimée, lorsque l’ancien ministre Jean-Pascal Labille avait insulté certains de ses détracteurs de … “gogols”. Des insultes, “même pour rire”, ne sont pas que des insultes, elles sont aussi le moyen de conserver un ordre social excluant les personnes avec handicap.
Pour rappel, même si elle fait rire ou si elle n’a pas pour but d’être méchante, une injure est un délit. Celle-ci est d’autant plus sévèrement punie lorsqu’elle est discriminante à l’égard du handicap, du genre ou de l’origine ethnique de la personne. Plus d’excuses, donc.
Un rapport de la Commission britannique pour l’Égalité et les Droits Humains indique que “plus de la moitié des personnes avec handicap (56%) ont été au moins une fois victime d’agressions, de violences morales et de harcèlement“. Cette étude est l’une des rares à chiffrer le harcèlement chez les personnes avec handicap :
- Chez les personnes de 16-24 ans en situation de handicap, 42% ont été victimes de violences d’ordre pénal dans les 12 derniers mois (contre 33% de moyenne chez les personnes valides).
- Dans tous les cas, les enfants avec handicap sont plus susceptibles d’être victimes de violences ou de harcèlement que d’autres enfants du même âge sans handicap.
>>> Toute personne en situation de handicap a le droit à une pleine inclusion dans la société ! <<<