Nous commémorons aujourd’hui la Journée internationale dédiée à la mémoire des victimes de l’Holocauste.
Le premier septembre 1939, trois ans avant la conférence de Wannsee qui scellera le sort des Juifs d’Europe, Adolf Hitler signe l’ordre du “Gnadentod“. C’est le début de la grande opération “Mort miséricordieuse“, ou “Action Euthanasie“, que les historiens nommeront “Aktion T4“.
L’objectif est d’euthanasier tous les “malades incurables” du Reich. En d’autres mots, l’extermination systématique des “handicapés physiques et mentaux” vivant dans les établissements d’Allemagne et des territoires annexés. Mais les Nazis n’assassinèrent pas que les “malades incurables“. Le moindre handicap, le moindre trouble, la moindre différence, servirent de prétexte à cette gigantesque campagne clandestine de déportation et gazage de la population.
Sans consulter ni les familles, ni les personnes concernées, le régime nazi transférait les détenus dans des “maisons médicales” techniquement prévues pour une euthanasie systématique de masse. Les familles ne sont averties de la déportation de leur proche qu’après que celle-ci ait eu lieu, la destination étant gardée secrète ; les visites ne sont de surcroît pas autorisées et aucun renseignement ne peut être donné « en raison du manque de personnel dû à la guerre et du surcroît de travail qui en résulte. »
L’Aktion T4 se termine en 1941, mais continue de facto dans les camps d’extermination jusqu’à la chute du régime nazi, en 1945. Il est très difficile de faire le bilan humain de cette opération, mais nous estimons à ce jour que l’Aktion T4 a ôté la vie à au moins 80.000 personnes. Toutes ces victimes se joignent au lourd bilan des Nazis durant leurs 15 années de pouvoir.
L’Aktion T4 permit aux Nazis de perfectionner leur technique d’assassinat de masse, et leur servit de grande répétition à la Solution Finale, lancée officiellement en 1942 lors de la conférence de Wannsee.
Ce que nous commémorons aujourd’hui, c’est le souvenir de ces millions de victimes assassinées pour le simple motif d’avoir été ce qu’ils étaient. Ce que nous célébrons, c’est l’espoir de la libération, pour ne jamais revivre une nouvelle fois les tragédies du passé.