Communiqué à destination des députés
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Cette année, la rentrée parlementaire se déroulera autrement que par le passé, et nous, citoyens, ne pourront y être présents comme d’habitude.
La crise sanitaire sans précédent que nous traversons a un impact très fort sur nos vies, nos relations sociales, ainsi que les politiques sociales. Depuis des mois, nous constatons que les besoins et les difficultés du secteur du handicap restent davantage en sourdine au niveau médiatique et au sein du monde politique. Cette rentrée se fait en effet sans interpellation à ce sujet.
Certes, les personnes handicapées accueillies dans les institutions de notre région n’ont pas été oubliées. Le personnel du secteur a fait preuve d’une grande abnégation vis-à-vis d’elles et nous ne les remercierons jamais assez !
Mais on ne peut en dire autant pour les personnes restées à domicile et pour leurs familles épuisées. Les enfants confinés à la maison suite à la fermeture des écoles et des centres de jour, ainsi que les centaines – voire milliers – d’adultes de grande dépendance sans solution d’accueil, se sont retrouvés encore plus isolés qu’auparavant. On peut affirmer sans exagérer qu’ils ont été abandonnés.
Les familles concernées ont payé un très lourd tribut à la crise COVID, un tribut resté silencieux pour la plupart d’entre elles. Les résultats de l’enquête d’UNIA en attestent, ainsi que nos très nombreux contacts. Dès le début du confinement, en effet, notre association a été davantage sollicitée par les familles, au point que nous avons conçu une campagne médiatique – « Je craque » pour leur donner la parole. Celle-ci s’est libérée et la campagne s’est largement déployée sur les réseaux sociaux dans le courant du mois de mai.
Ainsi, pour cette rentrée parlementaire si particulière, à défaut de pouvoir vous rencontrer comme chaque année, nous nous permettons de vous rappeler que des graves manquements existent encore et toujours en matière d’accueil et accompagnement du handicap de grande dépendance. Nous vous rappelons que les entités régionales belges, dont la COCOF, ont été condamnées par le Comité Européen des Droits Sociaux pour carence de solutions d’accueil.
Nous tenons aussi à vous rappeler que si les budgets de la COCOF restent maigres, cela n’est et ne sera jamais une excuse acceptable pour ne pas investir dans le secteur du handicap et ne pas répondre aux réels besoins des personnes concernées. Des fonds existent au niveau européen, et en quantité ! Le Fonds Social Européen a été jusqu’ici très peu, voire mal, sollicité par nos gouvernements pour venir en aide au secteur du handicap. Nous avons fait un travail de recherche à cet effet dont vous pouvez lire les résultats dans notre article récent : Tout ce qu’il y a à savoir sur les FSE.
La nouvelle stratégie européenne 2021-2030 en voie d’élaboration ouvrira le droit à des demandes de fonds de la part des États membres. Ces fonds doivent être utilisés dans une philosophie inclusive et non institutionnelle. Or, les projets pour un accompagnement inclusif des personnes plus dépendantes ne manquent pas et ne demandent qu’à être réalisés ! Mais faute de fonds suffisants, ils restent dans les tiroirs associatifs.
Qu’attend le gouvernement de la COCOF à élaborer des politiques permettant de bénéficier de ces fonds ? Qu’attend le Parlement pour s’intéresser à cette question, à demander aux ministres compétents d’agir enfin pour le bien-être de nos citoyens les plus fragiles et oubliés par le système ?
Nous demandons des réponses concrètes, pas de promesses !
Agissez, agissons ensemble !