Allumons le bleu ! … et après ?
Ce 2 avril, 6ème journée internationale de l’autisme, une partie du monde habillera de lumières bleues ses bâtiments les plus prestigieux. L’ouverture de certaines Bourses sonnera la cloche pour l’autisme. Le « buzz bleu » gagne les réseaux sociaux, le but étant de sensibiliser un public le plus large possible à la cause de l’autisme.
A cette occasion, les discours officiels rappelleront – comme chaque année – l’importance d’inclure dans la société les personnes porteuses de ce handicap. Ils mettront aussi l’accent sur la nécessité d’assurer un diagnostic le plus précoce possible et d’éduquer les enfants atteints d’autisme dès leur plus jeune âge. Une fois de plus, on rappellera les droits des personnes avec autisme à vivre une vie digne et épanouissante. « Education », « interventions de stimulation précoce »,« inclusion » seront les maîtres mots.
Respecter les droits des enfants et adultes avec autisme implique de mettre en place et en oeuvre des « bonnes pratiques » pour leur soutien et accompagnement. Il existe des méthodes et outils adaptés, validés par de études rigoureuses et fondées sur les preuves, qui peuvent efficacement aider les personnes concernées et leurs familles. Nous l’avons déjà signalé en avril 2012 dans un document cosigné par plusieurs associations belges et françaises.
Les familles doivent pouvoir choisir les services qu’ils estiment les plus adaptés à leur enfant et à leur situation propre. C’est un droit fondamental ! Or, nous rappelons qu’en Communauté Française de Belgique, il existe encore trop peu de classes à pédagogie adaptée à l’autisme et de services spécifiques. Par contre, il existe encore beaucoup trop de services et centres subsidiés par l’Etat belge ayant une vision de l’autisme obsolète, qui ne tient pas ou peu compte des progrès récents en matière d’autisme. Un gaspillage inacceptable !
Cette année, nous rallions donc le communiqué de La Ligue des Droits de l’Enfant qui réclame la nécessité d’un Plan Autisme2 et signalons à ce sujet l’existence d’un document remis en avril 2010 aux décideurs politiques francophones : « De la nécessité d’un Plan Autisme »3.
Nous rappelons qu’une prise en charge non adaptée, voire un manque de prise en charge faute de services spécifiques, engendre des sur-handicaps et des problèmes de comportement graves chez la personne avec autisme. Ceux-ci entravent à l’âge adulte toute possibilité d’inclusion et de participation à la vie sociale. Avec à la clé, des internements en hôpital psychiatrique : un épouvantable gâchis humain qui pourrait être évité !
Les personnes avec autisme sont des citoyens à part entière et non des citoyens entièrement à part !
Que le « buzz bleu » ne se limite pas à une déclaration de bonnes intentions !